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Comment combiner sobriété et saison de chauffe ?

Préparer sa saison de chauffe dans un contexte de sobriété énergétique… Un enjeu de taille pour les collectivités et les entreprises qui sont fortement impactées par la hausse des prix de l’énergie et du gaz. Quelques éléments proposés par l’ALEC pour mettre en place une méthodologie d’abaissement des consignes de température !

Fermeture de certains bâtiments énergivores, diminution des temps d’éclairage nocturne, abaissement d’1°C de la consigne chauffage… de nombreuses mesures de sobriété énergétique sont mises en œuvre. La sobriété est en effet un levier majeur car elle mobilise peu de moyens financiers et permet d’obtenir des résultats significatifs. Focus sur le sujet de saison : le chauffage.

Température ressentie ou température opérative, de quoi parle-t-on ? Comment évaluer une température de confort dans un bâtiment ? Existent-ils des températures réglementaires ? Tous les bâtiments à 19°C… Est-ce possible… et judicieux ? Comment identifier les gisements d’économies d’énergie ?

L’ALEC a organisé fin septembre une rencontre du réseau GENEP'Y (Gestionnaires en ENergie d’Équipements Publics de la métropole grenobloise). Synthèse des échanges.

1. Connaître les indicateurs du confort pour mieux l’évaluer

D’un point de vue purement physique, la sensation de confort dépend avant tout des échanges de chaleur entre l’individu et l’environnement dans lequel il évolue. Les pertes de chaleur du corps humain par convection et par rayonnement s’élèvent en effet à 70%.
3 paramètres essentiels du confort sont déterminants : la température d’air, la vitesse de l’air et la température moyenne des parois. D’autres paramètres influencent également notre ressenti : l’humidité relative de l’air (HR), le métabolisme et l’habillement.

On parle de température « opérative » pour tenir compte de l’influence de l’ambiance. On peut l’approximer à la moyenne de la température de l’air et de la température radiative des parois.

Pour une température d’air donnée, plus les parois sont froides, plus la température ressentie sera faible et la sensation d’inconfort marquée.

>> Il est important de raisonner en « température ressentie » ou « opérative » et non uniquement en température de consigne, cela afin de planifier globalement une baisse des consignes de chauffage dans les différents bâtiments, en tenant compte de l’état d’isolation et de vétusté de ces derniers.

2. Comprendre les différentes températures de chauffage

Le code de l’énergie fixe des limites supérieures de température moyenne par bâtiment. Il donne des valeurs de température de l’air à ne pas dépasser. De son côté, le code du travail reste très général, ouvrant à des interprétations et à la nécessité de définir des références
Pour intégrer la notion de confort thermique, il convient de s’appuyer sur les normes et recommandations professionnelles. La Norme NF EN ISO 7730 est une norme internationale relative au confort thermique. Elle est un cadre de référence pour définir ses objectifs. La norme ISO 7730 qui est basée sur des modèles prédictifs de satisfaction des occupants (sensation thermique générale et degré d’inconfort). La norme définit deux indicateurs de satisfaction en ce sens et intègre un indicateur d’habillement (indice clo). Elle introduit le postulat suivant : Il est impossible de définir une température qui convienne à tous.

>> La simple application du code de l’énergie (baisser la température de l’air à 19°C en général) n’était pas forcément facile ni pertinente à mettre en œuvre, notamment en raison de ces notions de confort. Il conviendra de raisonner au cas par cas, selon les caractéristiques des bâtiments, et de convenir du taux d’insatisfaction « acceptable ». A noter que le taux d’insatisfaits baisse avec le niveau de communication, de sensibilisation et d’implication des usagers des bâtiments.

3. Gérer l’intermittence du chauffage

La consommation d’énergie dans un bâtiment est directement liée à la différence entre la température intérieure et la température extérieure. Les économies d’énergies en période d’inoccupation seront donc d’autant plus grandes que l’abaissement de la température intérieure sera importante et sur une plage horaire la plus large possible.

Pour identifier les bâtiments à gros potentiels, plusieurs paramètres peuvent influencer les économies d’énergie que peuvent permettre la mise en place d’intermittence :  
•    L’isolation et l’inertie du bâtiment
•    La durée de l’intermittence 
•    Le surdimensionnement des équipements de chauffage
•    Le type d’appareils de chauffage

Les bâtiments mal isolés et à faible inertie ont le plus gros potentiel en terme d'économie par intermittence : l’abaissement de la température et la relance seront les plus rapides. Si une économie par consigne est limitée sur ces bâtiments, l’économie par intermittence y est par contre très intéressante !

Pour la mise en place de l’intermittence, on privilégiera les programmateurs à coupure totale largement plus efficaces qu’un simple abaissement de loi d’eau.

>> Il est préférable dans les bâtiments mal isolés de privilégier une intermittence forte, source de gains importants, sans pour autant négliger la planification de travaux de rénovation à moyen à terme. 

4. Abaisser les consignes de température : proposition de méthodologie générale

En termes de méthodologie, il conviendra avant tout de rationnaliser l’usage des bâtiments, afin de pouvoir chauffer uniquement le nécessaire. Après un recensement des moyens humains et matériels, une concertation et d’une communication efficace est indispensable pour que chacun se sente partie prenante dans cet effort généralisé de réduction des consommations d’énergie. Enfin, une évidence sera d’adapter au mieux son habillement pour pouvoir vivre confortablement même dans une ambiance plus froide.

La méthodologie en 8 points-clés

  1. Identifier les moyens humains nécessaires

  2. Recenser les bâtiments et leurs régulations, prioriser

  3. Centraliser les plannings d’occupation et optimiser l’usage des locaux

  4. Sensibiliser, informer !

  5. Préparer au mieux les bâtiments qui peuvent l’être, et les personnes

  6. Retarder au maximum les mises en route du chauffage

  7. Mettre en place un suivi des consommations, et des retours des usagers

  8. Adopter une démarche itérative et pragmatique

 

19° ou rien ?

Dans un bâtiment mal isolé, où la température radiative des parois sera sensiblement plus basse que celle de l’air, une consigne de chauffage à 19 ou 19,5 °C donnera une température ressentie inférieur à 18°C.
Le respect des températures réglementaires ne peut alors que générer qu’une insatisfaction élevée et entraîner des effets contre-productifs (type effet rebond) comme la mise en place de chauffages d’appoints.
Il est donc fortement recommandé de raisonner au cas par cas, selon les caractéristiques des bâtiments.

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