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Visite bois-énergie : de Biomax à la forêt

Le 15 novembre 2022, 35 élus et techniciens représentants de collectivités de Grenoble Alpes Métropole et autres territoires isérois se sont réunis et sont partis en autocar à la découverte de la filière bois énergie.
De Biomax à Grenoble, en passant par Saint-Quentin-sur-Isère et le Pays Voironnais, les participants ont découvert l’organisation de la filière, de la forêt au silo des chaufferies : l'occasion de nouer le dialogue entre territoires ruraux et urbains sur la ressource bois ! Cette journée était organisée par Grenoble Alpes Métropole, l'ALEC, la Compagnie de chauffage CCIAG et Fibois

 

La centrale Biomax de Grenoble

BIOMAX est une centrale de cogénération alimentée au 100 % bois. La visite de la centrale Biomax à Grenoble a pu donner à voir la technicité et l’importance de cette installation mise en service fin 2020. La CCIAG est exploitante du réseau de chaleur métropolitain. Selon la rigueur climatique, cette nouvelle centrale pourrait permettre d’atteindre 85 % d’énergies renouvelables et de récupération sur le réseau au global.

L’installation fonctionne de novembre à avril inclus. Des camions de 80m3 équipés livrent en continu (environ 10 par jour hors week-end). Le silo a une autonomie de 3 jours et demi environ. Un système de condensation sur les fumées permet de récupérer une vapeur à 50°C utilisée pour pré sécher le combustible : l’humidité passe par exemple de 45 % à 35 % grâce à ce procédé unique en France. C’est ainsi un panache blanc de vapeur d’eau, et non de fumées, qui peut être observé par temps sec et froid.
La puissance thermique de la chaudière est de 40MW, ajouté à cela la capacité de 10 MW liée à un stockage de 1 200m3 d’eau sous pression (22bars) surchauffée (90 à 170°C), permettant de faire face aux pics de puissance matin et soir, évitant ainsi le recours à d’autres énergies fossiles.

L’installation utilise une partie de la chaleur produite pour produire 10 MW d’électricité par cogénération, revendu sur le réseau à un tarif fixe à EDF. Cette ressource est réaffectée pour réduire le prix de la chaleur distribuée aux abonnés. Le rendement de production global de cette installation est de 92 %. Les gaz de combustion sont filtrés successivement dans un filtre cyclonique puis à manches pour bloquer les particules fines. Un traitement à l’urée permet de réduire les polluants azotés (dioxydes d’azote) en eau et azote. Les pollutions, très réduites, sont suivies et enregistrées en continu. Elles sont contrôlées par la Dreal.

Chiffres-clés

  • 160 000 tonnes de bois énergie consommées chaque année
  • Un réseau de chaleur d’environ 180 kilomètres
  • 100 000 équivalents logements alimentés

 

Le centre de tri et de valorisation des déchets de Saint-Quentin-sur-Isère

Outre les déchets ultimes d’enfouissements (permettant la collecte de gaz valorisé par cogénération), la société Lely Environnement collecte et valorise de nombreux autres produits : mâchefers (pour sous couche routière), déchets verts (pour compost normé), inertes (pour granulats évitant le recours aux carrières)... et enfin 110 000 tonnes de bois par an.

Tous les types de bois A non pollués vont pouvoir être valorisés en bois énergie. 40 000 tonnes de bois sorties du statut de déchets (SSD, bois recyclés issus d’emballages type palettes sans peintures), des grumes de bois de foret (troncs ébranchés) impropres pour le bois de construction, sont ainsi broyées et triées en plaquettes d’humidité et de tailles variables selon les destinations en chaufferies. Les grosses chaufferies de la CCIAG, telles que Biomax, de par leur conception peuvent brûler des plaquettes d’humidité jusqu’à 45 % plus ou moins grossières, mélangées à du broyat de palettes SSD.
Lely alimente aussi d’autres petites chaufferies : pour cela, elle produit également des plaquettes à 30 % d’humidité et de petite taille (environ 40mm).

Chiffres-clés

  • 110 000 tonnes de bois traitées par an

 

VMC bois, exploitante de la plateforme bois énergie du Pays Voironnais

La société VMC Bois, basée à Charavines, compte 15 salariés. Elle trouve sa ressource bois en tant qu’exploitante forestière.
Elle achète également ses produits aux sociétés de bûcheronnages locales (mono-salariées pour la plupart d’entre elles), sous forme de grumes en bord de route. Les produits sont certifiés de qualité CBQ+ (Chaleur Bois Qualité +, CBQ+ label développé par Fibois 07/26 à présent développé en France entière). Les bois de grosse section ne sont pas coupés en forêt pour faire du bois énergie, mais en priorité du bois d’œuvre mieux valorisé.
Une partie du bois livré à la CCIAG vient des plateformes, une autre directement de chantiers forestiers où le bois est broyé en bord de route avant d’être conduit directement en chaufferie.
VMC bois réalise 70 % de son broyage en forêt. L'entreprise collecte aussi du bois de chauffage (bûches) et du bois d’œuvre (10 %) qu’elle valorise elle-même également dans une scierie à façon. Elle effectue également la replantation de résineux et peupliers.

La demande en bois énergie est en croissance également dans le Pays Voironnais, où deux nouveaux réseaux (à Voiron et Moirans) entrent en service. VMC bois n’est pas seule à alimenter ces chaufferies.

Chiffres-clés

  • Capacité de 500 tonnes broyées /jour en plateforme et 200 par jour en chantier bord de route
  • Stockage de 4 000 tonnes au total (projet d’agrandissement pour répondre à la demande croissante)

 

 

Chantier forestier à Saint- Didier-de-Bizonnes (38 / Pays Voironnais)

L’entreprise Decoux Bois Energie produit sur 3 plateformes 50 000 tonnes de bois énergie par an. Elle alimente notamment les chaufferies de Grenoble, Lyon et Chambéry.

La première étape de leur travail est de recenser les propriétés forestières et de contacter les propriétaires afin de pouvoir mutualiser l’exploitation de plusieurs petites parcelles pour atteindre au minimum 1 Ha.
Ensuite, il s’agit de trier la ressource valorisable. Les bois d’œuvre sont ébranchés pour récolter les grumes. Les troncs de châtaigniers sont aussi exploités pour fabriquer des piquets ou du bois de chauffage buche. Des arbres remarquables, pouvant encore croitre, sont conservés. Le reste (houppier, branches, arbres non rectilignes) sera broyé, sur place ou sur plateforme, en plaquettes pour le bois énergie, qui est le produit le moins valorisé.

Une plateforme intermédiaire de tri et stockage sur la parcelle doit être prévu près du chemin d’accès. 

Dureté du métier de bûcheron manuel, pénurie actuelle de main d’œuvre, optimisation des temps (et donc des coûts de chantiers), sécurisation des travailleurs... La mécanisation est devenue une tendance actuelle. Un bûcheron prélève 50 tonnes de bois par jour, quand dans le même temps la machine traite 1 hectare. La coupe manuelle permet toutefois de mieux trier les arbres.

Chiffre-clés

  • Environ 250 tonnes de bois (au global) par hectare peuvent être recueillies lors d’une coupe

Chiffres - Bon à savoir

  • 80 installations de chaufferie collectives sont en fonctionnement, hors particuliers et chauffage urbain, sur Grenoble Alpes Métropole, dont 50 en granulés (1200 tonnes/an) et 30 en bois déchiqueté (6 000 tonnes/an), alimentant des logements collectifs, des bâtiments publics, entreprises, avec ou sans réseaux de chaleur. De récents réseaux de chaleur, satellites du réseau central, ont été mis en service ou sont en construction. Certains sont opérés par Grenoble Alpes Métropole (Fontaine, Gières, Meylan, Pont-de-Claix), d’autres sont des réseaux publics/privés/citoyens (Varces, Sassenage, Quaix-en-Chartreuse…).

  • 16 fournisseurs alimentent les 3 chaufferies bois du réseau de chaleur urbain (La Poterne à SMH, Villeneuve et Biomax à Grenoble), le bois provenant d’un rayon de 100 kms autour de Grenoble.

  • La règlementation forestière, particulièrement exigeante en France, s’appuie sur le code forestier de 1827. À cette époque, les besoins en bois de chauffage et cuisson, les forges et les papeteries avaient mis à mal la ressource. Depuis deux siècles, la surface forestière a doublé en France. Or chaque année, on prélève moins de bois que l’accroissement naturel. C’est à ce titre que l’on peut considérer le bois énergie comme renouvelable.

  • En Isère, le Pays Voironnais possède 30 % de couverture forestière, Grenoble Alpes Métropole 76 %. La forêt est à 90 % privée et morcelée (6 000 propriétaires forestiers sur 31 communes).
    En France, 70 % de la forêt est privée.
    Cette forêt rend de multiples services (écosystème bio divers, stockage de carbone, qualité de l’eau, protection contre les risques d’avalanches et de glissement de terrain, tourisme…).

  • Des Plans de Gestion, validés par le CRPF, sont exigés (Plans de gestion simplifiés pour des parcelles de 5 à 10 Ha). Des aides existent pour les petits propriétaires forestiers afin de définir ces plans. Le code forestier précise l’obligation de reconstituer la ressource dès lors que, pour des parcelles >2Ha, la moitié des arbres de futaie est prélevée. Replanter coûte environ 7 000€/Ha.

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