Réduire de 60 % la consommation d’énergie de l’Hôtel de Ville de Saint-Martin-le-Vinoux (Isère) et de ses bâtiments annexes… tel est l’objectif de de la commune qui mène actuellement un chantier de rénovation globale, portant une ambition forte en matières énergétique, environnementale et patrimoniale. Focus sur une opération exemplaire, aux portes de Grenoble, accompagnée par Ankha, Enertech et l'ALEC, dans le cadre du programme européen BAPAURA.

Une réponse à la crise énergétique et à l’évolution du cadre réglementaire

Construit comme extension d'une copropriété des années 50, l’Hôtel de Ville de Saint-Martin-le-Vinoux est un bâtiment symbolique de la commune et de l'entrée dans l'aire urbaine grenobloise.Plus de 20 ans après leur construction, les bâtiments nécessitent d'être repensés pour de meilleures usages été comme hiver et une mise en conformité réglementaire. A l’heure de l’emballement du coût des énergies, la commune souhaite également diminuer les consommations énergétiques pour sécuriser les budgets de la commune. L’Hôtel de Ville et sa médiathèque, bâtiments les plus énergivores de la commune (30 % de la consommation des bâtiments communaux), notamment en été avec le rafraichissement actif, ont été ciblés pour illustrer l’engagement de la commune.

Le bureau d’études Enertech a été missionné en 2021 pour réaliser un diagnostic complet des bâtiments, comprenant notamment des Simulations Thermique Dynamique et des campagnes de mesure in situ (température, hygrométrie, CO2, débit de ventilation…). Fort du travail d’analyse, une équipe de maîtrise d’œuvre menée par le bureau d’architecture Ankha a été sélectionnée. L'ALEC a accompagné la Ville sur les phases Diagnostic et Études, dans le cadre du Service Public de l’Efficacité Energétique de Grenoble Alpes Métropole et du programme européen BAPAURA.

Une rénovation énergétique ambitieuse : pourquoi ?

Au-delà de l’objectif de réduire de 60 % la consommation d’énergie finale imposé par le dispositif Eco-Energie Tertiaire 2050, la rénovation des bâtiments a été menée dans un cadre complexe et ambitieux.

• Tout d’abord, l’Hôtel de Ville de Saint-Martin-le-Vinoux est « emboîtée » dans une copropriété : cette structure de bâtiment singulière a complexifié le chantier.
  
  
• La rénovation a été réalisée en site occupé, impliquant donc la conduite d’un planning des travaux par étage, pour permettre le maintien de l’accueil des agents et du public dans des conditions optimales.
  
  
• Proposer un projet confortant l’identité architecturale des bâtiments, qui se distinguent par leur géométrie singulière, une toiture imposante et de larges ouvertures tout en intégrant les objectifs d’économies d’énergies… était l’un des enjeux pour Ankha, architecte et maitre d’œuvre. Des volets occultants en bois croisés (Bois des Alpes) type mourachabier ont par exemple été posés pour réduire les surfaces vitrées.
  
  
• Enfin, le projet a été conduit dans une perspective de commissionnement après travaux, afin de garantir l’atteinte des niveaux de performances et sensibiliser les usagers à travers un futur guide de bon utilisation des bâtiments rénovés.

« Construit il y a seulement 20 ans, l’Hôtel de Ville ne répondait plus aux standards de consommation énergétique et d’isolation thermique. Un projet tel que celui-ci nécessitant des financements qui dépassent le seul budget de la Ville, notre programme politique ne prévoyait pas de rénovation d’ensemble. Néanmoins, le plan de relance France 2030 venant d’être voté, nous avons choisi de diligenter très rapidement des études de faisabilité. Les finances saines de la commune permettant d’absorber une partie en autofinancement, c’était le moment ou jamais pour mener une rénovation d’envergure et réhabiliter le dernier bâtiment public encore énergivore. »

Virginie Lopez, 1e adjointe au maire en charge de l’environnement, du cadre de vie et des aménagements

Un accompagnement de l’ALEC, à travers Grenoble Alpes Métropole et le programme Européen BAPAURA

La commune de Saint-Martin-le-Vinoux est traditionnellement accompagnée par l’ALEC dans le cadre du Service Public de l’Efficacité Energétique portée par Grenoble-Alpes Métropole. Ce projet, comme dans d’autres communes, a bénéficié d’un accompagnement complémentaire de l’ALEC à travers le programme européen BAPAURA. Financé par l'Union Européenne, coordonné par la direction régionale Auvergne-Rhône-Alpes de l'ADEME, ce programme finance l'accompagnement par 9 partenaires territoriaux, dont l’ALEC, de 120 projets de rénovation de bâtiments publics dans leur globalité et vise à développer un modèle de service d'accompagnement réplicable par d'autres territoires engagés dans la transition écologique.
Ce mode de financement a donc permis à l’ALEC de réaliser un accompagnement approfondi de l’Hôtel de Ville de Saint-Martin-le-Vinoux, depuis la rédaction du cahier des charges de l’audit énergétique jusqu’à la phase études du projet, en appui à l’équipe de maitrise d’œuvre.

Un chantier d'envergure

Afin d’améliorer l’intégralité de l’enveloppe thermique des bâtiments, plusieurs travaux ont été menés :

•    Réduction du volume chauffé
•    Reprise de la couverture et remplacement du complexe d’isolation thermique en toiture

•    Projection en sous-face d’un isolant sur planchers bas de l’hôtel de ville, lorsque possible
•    Isolation par l’extérieur de l’ensemble des façades
•    Suppression des surfaces vitrée et remplacement de toutes les huisseries avec ajout systématique d’occultation extérieur et/ou de brasseur d’air lorsque nécessaire (et des déstratificateurs d’air sur la bibliothèque)
•    Mise en œuvre performante pour un niveau d’étanchéité à l’air du bâtiment élevé

Les systèmes énergétiques ont été également largement traités dans l’opération :

•    Remplacement de la chaufferie gaz peu performante par une pompe à chaleur air/eau, reprise des calorifuges et remplacement d’émetteurs
•    Intégration d’une gestion technique centralisée avec l’application de température de chauffe et de rafraichissement stricte
•    Mise en place de VMC Double Flux, avec asservissement sur sonde CO2
•    Rénovation de l’éclairage intérieur avec systèmes de détection
•    Suppression de la production d’eau chaude sanitaire centralisée lorsque possible
•    Mise en place d’appareils hydro-économes
Ce bouquet de travaux devrait permettre donc de réduire le besoin de chauffage de moitié et d’atteindre un niveau de consommation après travaux comparable à la consommation d’électricité, seule, avant travaux. Les travaux, entamés en juin 2022, devrait se terminer fin 2023.

Ankha

Ankha

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