> Optimiser la loi d'eau
C'est le premier levier d'action qu'il faut mobiliser car la loi d'eau détermine la température de chauffage en fonction de la température extérieure : adapter les plages horaires en fonction de l'occupation, selon le calendrier annuel d'activité (programmation des modes confort/réduit/hors gel) et éviter de surchauffer. Il faut trouver le bon équilibre entre confort et économie : réduire la consigne d'un degré représente en moyenne 10% d'économie mais dans les bâtiments mal isolés et peu étanches, une température de 19°C est parfois insuffisante pour assurer le confort. D'où l'importance d'améliorer l'enveloppe bâti par ailleurs.
Les automates de régulation intègrent également des fonctions « évoluées » pour tenir compte de l'inertie du bâtiment (optimisation des temps de relance le matin), de l'exposition des façades (ex : circuit Nord et circuit Sud distincts), des apports internes (sondes d'ambiance), etc.
Optimiser la loi d'eau peut être plus complexe qu'il n'y paraît mais c'est un travail essentiel, et qui demande parfois de tâtonner avant de trouver l'optimum !
> Ne pas oublier la régulation de la chaudière !
Autre point de régulation important : la chaudière et son circuit primaire. Il faut pouvoir adapter la température de départ aux besoins réels des circuits de distribution : pas besoin d'un départ chaudière à 70°C si les circuits de chauffage nécessitent seulement 45°C pour alimenter les radiateurs. Mais les installations anciennes ne sont pas toujours adaptées pour fonctionner ainsi, en « température modulée ». On trouve encore souvent des chaudières régulées en « température constante » : 80°C en permanence, qu'il fasse -10°C ou 10°C à l'extérieur ! Plutôt énergivore.
Tout cela est très technique mais les exploitants connaissent bien le sujet et peuvent en général assurer un diagnostic gratuit de la régulation.
> Identifier les points de réglage de l'installation
Optimiser la régulation nécessite en premier lieu de connaître la chaîne de régulation propre à son installation.
On peut ainsi identifier 3 blocs de base :
En cas de production d'eau chaude sanitaire, il faut vérifier également la possibilité de mettre en place une « priorité ECS » : une chaudière qui fonctionne en température modulée ne doit se mettre en mode production d'eau chaude (qui suppose une température de départ élevées) que lorsque c'est nécessaire.
> Optimiser le service énergétique
On pourra également vérifier qu'une « température de non chauffage » est programmable afin d'arrêter l'installation lorsque la température extérieure dépasse 20°C en journée par exemple ; qu'une mise à l'arrêt des circulateurs est possible lorsque la demande en chauffage est nulle (en intersaison, quand il fait chaud la journée ou en situation d'inoccupation). Et avec des chaudières adaptées (condensation ou basse température) on pourra programmer une véritable coupure de nuit, avec un seuil de relance à 16°C ou 17°C, plutôt que de simplement « abaisser la loi d'eau ».
Il est important également de prendre en compte la régulation terminale (vannes thermostatiques ou thermostat d'ambiance) afin de gérer localement la demande de chauffage.
Chaque chaufferie a ses spécificités et un potentiel d'optimisation que l'exploitant doit savoir mobiliser.
Afin d'optimiser au mieux les consommations énergétiques, les contrats d'entretien et de maintenance peuvent inclure les objectifs suivants :
Il est un important également que l'exploitant puisse fournir un rapport annuel indiquant le temps passé et les actions menées sur le pilotage et la régulation des installations.
Un contrat à intéressement est aussi un levier d'amélioration de la performance car il incite l'exploitant à optimiser les réglages pour garantir les résultats visés. Le SNEC (Syndicat national de l'exploitation climatique et de maintenance) annonce une économie d'énergie d'environ 12% par rapport à un contrat classique.
Dans tous les cas, la prise en compte du pilotage de la régulation dans la durée nécessite de s'assurer que les exploitants ont bien intégré un temps spécifique dans leur forfait annuel de maintenance. Les euros dépensés en plus seront couvert par les économies générées.
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