Le succès des matériaux biosourcés crée un déséquilibre entre la demande en fort développement et les capacités actuelles de production des filières existantes. Les artisans et porteurs de projets connaissent des difficultés pour se procurer rapidement ces matériaux.
Ce contexte de tension complique la réalisation des chantiers et demande plus de réactivité pour anticiper les travaux, mais permet aussi d'innover et de changer d'approche pour découvrir de nouveaux produits.
Quelques points de repères sur les alternatives possibles pour isoler les parois avec des matériaux biosourcés.
Leurs atouts physiques, le comportement hygroscopique et leur fort déphasage, placent ces matériaux comme des solutions pertinentes pour une rénovation énergétique bas carbone, respectueuse du bâti ancien avec des propriétés intéressantes pour le confort estival.
Aujourd'hui, les matériaux issus des filières de la fibre de bois ou des matériaux mixtes (chanvre, coton, lin) sont les plus sollicités et présents dans le paysage de l'éco-rénovation. A présent un encadrement règlementaire, basé sur des certifications professionnelles, normes et avis techniques permettent l'assurabilité de leurs mises en œuvre, l'éligibilité aux aides financières pour la rénovation énergétique des foyers.
Initialement estimée à 10% en 2021, la croissance de la demande en matériaux biosourcés s'est révélé être proche de 40% pour la plupart des fabricants. Chaque industrie investit aujourd'hui en urgence dans de nouvelles lignes de fabrication pour répondre à cette croissance.
La pénurie n'est donc pas due à un manque de matière première. Cette dernière est abondante car issue de matière secondaire de filières de production dynamiques : agriculture, exploitation forestière ou encore recyclage
On estime que l'année 2022 risque d'être aussi une année tendue en terme d'offre, le temps pour les filières de se doter de nouvelles usines, d'investir dans le développement de nouveaux matériaux ou encore pour systématiser les certifications professionnelles de leur gamme de produits.
Ce contexte en tension impose aux entreprises du bâtiment d'anticiper les commandes pour les chantiers au moins 6 mois à l'avance pour la fibre de bois et 2 mois pour la ouate de cellulose. Il leur faut trouver des solutions pour disposer d'une trésorerie suffisante afin de stocker des matériaux, et peut être envisager des solutions innovantes et collaboratives pour des achats groupés.
Concernant l'éligibilité aux aides financières, les différentes certifications ATEC et ACERMI permettent de financer aujourd'hui les matériaux issus de la filière bois (panneaux de laine et fibre de bois dense), les panneaux de liège, la ouate de cellulose, les matériaux mixtes (chanvre, coton, lin) et des panneaux de laines issues du recyclage du coton. Les panneaux de paille de riz se doteront prochainement d'un ACERMI, ce qui devrait les faire rentrer dans la catégorie des matériaux éligibles aux aides financières.
Restons également en veille vis-à-vis des filières de la paille de blé et du chanvre qui se structurent très rapidement.
> Panorama des avis techniques, ACERMi et guides de mise en œuvre - Document réalisé par l'ALEC
Le développement conjoint de toutes les solutions biosourcées sera la garantie pour répondre aux objectifs de rénovation énergétique. Ceci implique de s'engager aux côtés des filières à se structurer et progresser en développant de nouvelles méthodes de travail pour être en capacité de proposer un panel des alternatives possibles en matériaux biosourcés.
ALEC de la Grande Région Grenobloise - Société Publique Locale
14 avenue Benoît Frachon - 38400 Saint-Martin-d'Hères
Tél. 04 76 00 19 09
Tous droits réservés © ALEC Grenoble 2023